Le consentement comme valeur juive – Yom Kippour 5779
KEREN OR
Certains jours, j’aimerai disposer d’une baguette magique et d’une formule telle qu’abra cadabra pour changer ce monde, qui sous tant d’aspects me semble violent et dépourvu de justice.
Abra cadabra a pour origine selon certains, l’hébreu, « evra kedivra » qui veut dire : je crée, de même que la parole est créatrice. Aucun lien a priori avec la formule magique…alors peut-être n’est ce qu’un mythe ?
Dans le Talmud on trouve une seule formule qui se rapproche de la magie. Les rabbins[1] nous disent qu’elle a le pouvoir de guérir les soudaines attaques de cécité dues à un démon marin appelé Shabrirey. Il suffit alors de répéter Shabrirey comme un sortilège, en ôtant une syllabe : shabrirey, brirey, rirey, rey…et à la fin, comme par magie, la vue revient ![2]
La vue est justement un des cinq sens contre lequel les rabbins nous mettent en garde. Ne dit-on pas dans les 10 commandements lo tahmod ? Tu ne convoiteras pas (la femme, l’animal bref la propriété d’autrui) comme dans Proverbes 6:25 « Ne convoite pas sa beauté dans ton cœur et ne te laisse pas captiver par ses yeux »[3].
Le verbe lihmod est une conséquence d’un échange de regards qui peut être à l’origine d’un désir concupiscent.
Dans le talmud, ce regard qui nous fait trébucher, qui éveille le mauvais penchant porte un nom : le yetzer ha-ra.